Logo du jeu FF9

Dates de sortie :

Deux ans après le 8 ème chef-d'oeuvre, Squaresoft sortait ce qui devait devenir l'un des premiers titres majeurs du 21 ème siècle dans le domaine du RPG. Aux commandes de ce projet, on retrouve Hironobu Sakaguchi, l'homme qui a déjà réalisé les cinq premiers titres de la saga Final Fantasy, et qui a produit les 6 ème et 7 ème opus. Alors que l'équipe principale de développement de la série travaille encore sur Final Fantasy VIII, Hironobu Sakaguchi n'a d'autre choix que de prendre un groupe différent pour la réalisation de ce titre. L'équipe en devient hétéroclite et provient de différents horizons, notamment de l'équipe de développement de Parasite Eve. Le jeu est de plus partiellement réalisé à l'étranger, et notamment à Hawaï, Sakaguchi étant à ce moment président de Square USA.

Ces conditions mènent donc naturellement à un épisode totalement différent des derniers titres sortis, une sorte d'OVNI dans les titres Playstation de la saga. Tout d'abord, il faut savoir que l'opus a été conçu comme une sorte d'hommage à la série, reprenant certains thèmes de différents opus. Le monde médiéval fantastique ayant fait le succès des premiers titres de la série est donc de retour, alors que les épisodes 7 et 8 avaient intégrés des éléments axés autours de la science fiction. Autre particularité du titre, le retour des personnages non humains comme Freyja, Djidane ou Bibi, chose abandonnée lors du passage des titres sur Playstation, permettent le retour du style super déformé, dans lequel les proportions corporelles ne sont pas réalistes. Les couleurs utilisées sont également plus vives, chaudes et saturées, contrairement à l'ambiance très sombre et sobre des deux précédents jeux. Visuellement, Final Fantasy IX est donc un revirement total, une anomalie lâchée dans une série sur Playstation qui partait sur des voies entièrement différentes. Notons également que ce revirement sera de courte durée puisque Final Fantasy X et X-2 reprendront un système plus orienté vers la science fiction et le réalisme des personnages.

Le scénario, bien que le graphisme du titre soit indéniablement plus "enfantin", s'adresse quant à lui à un public adulte. La thématique principale du titre pose une réflexion poussée sur les questions de la naissance, de la vie et de la mort, notamment par la recherche des racines de Bibi. La fin du jeu vous met notamment face à un personnage en proie à un désespoir rageur, à l'opposé de la tristesse mélancolique éprouvée par le petit mage noir au cours de l'aventure. Ces thématiques apparaissent naturellement dans d'autres titres de la série, notamment dans le film Final Fantasy : Les créatures de l'esprit, comme par hasard co-réalisé par Sakaguchi à peu près à la même époque. D'ailleurs, ce dernier indique peu avant la sortie du 9 ème titre que ce jeu représente le mieux sa vision de ce que devrait être un Final Fantasy.

La musique reste quant à elle de la main de maître de Nobuo Uematsu, déjà sollicité pour les titres précédents, grand vétéran des musiques de la série. Le compositeur ne réalise toutefois pas son chef-d'oeuvre dans cette bande originale, agréable et intéressante mais n'arrivant pas à la qualité artistique des compositions dédiées au 7ème et 8ème titre. Ironiquement, Nobuo Uematsu indique souvent cette bande originale comme celle qu'il a préféré composer. Notons également que plusieurs thèmes musicaux de la saga ont été repris de jeux précédents, toujours dans l'optique de Sakaguchi d'hommage à la série. On retrouve notamment un thème militaire dédié à Rufus dans Final Fantasy VII, la musique de Pandémonium du 2 ème titre, ou encore la musique des combat de Final Fantasy premier du nom.

Le système de combat revient à une gestion ATB très classique sur quatre personnages après un passage à la Playstation ayant induit des titres basés sur trois combattants. Le jeu souffre du rythme de combat lent que le nombre de personnages impose, et d'un système de limites très aléatoire, le rendant pratiquement inutilisable dans les situations qui le nécessiteraient. Ajoutons également que le système d'évolution de l'équipement est relativement limité et qu'il n'existe littéralement aucun moyen pour les plus grands fans de créer des équipes de combat très puissantes, une grande déception pour une quantité de joueurs acharnés. Final Fantasy IX aurait-il raté sa cible ? Sachant que ce titre est celui qui s'est le plus mal vendu sur console PSOne, cette critique est tout à fait valable. Toutefois, le jeu engendre un honorable résultat avec plus de 5 millions de ventes dans le monde, un best-seller et l'un des titres phares de l'année.

La grande richesse de Final Fantasy IX réside réellement dans son univers, dans la profondeurs du scénario et des sentiments des protagonistes, ainsi que dans la diversité de ses quêtes annexes. Vous y découvrirez autant des mini-jeux, disséminés au fil de l'aventure, que des quêtes secondaires majeures qui vous occuperont pendant de nombreuses heures. Le joueur est libre de plonger au milieu de ce monde un peu triste mais attachant, d'y rencontrer des personnages variés et intéressant, et de profiter d'une bonne dose d'humour dans les dialogues entre les différents protagonistes. Certains passages sont réellement drôles et permettent, comme dans le 8 ème titre, quelques moment de détente dans un monde où règnent des sentiments de haine et d'adversité. Malgré tout, le joueur est maître du destin du monde, permettant le triomphe de la vie sur la mort.

Rédacteur : Sephiroth